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23 août 2022

La volière était un lieu souvent vide de toute

La volière était un lieu souvent vide de toute autre présence que celles des hiboux et des chouettes de Poudlard, qui la plupart du temps se contentaient de se reposer et de secouer leur belles plumes du haut de leur perchoirs. C'était également un endroit magnifique, lumineux, qui certes sentait légèrement la fiente mais qui globalement inspirait le calme et la tranquillité. C'était la raison précise pour laquelle Cassiopea venait ici pour ouvrir les lettres que ses parents lui envoyaient. La jeune fille avait la réputation d'être impassible en toute circonstance, ou presque, et elle tenait à cette image qu'elle envoyait. Or, elle était en réalité très sensible, et les courriers de ses parents l'a menait souvent aux larmes. Elle avait besoin d'un endroit où être seule pendant quelques minutes afin de savoir quelles étaient les nouvelles que ses parents lui avaient envoyé cette fois-ci. Elle s'installa près de la grande fenêtre, le visage face à l'ouverture au cas où quelqu'un entrait, et ouvrit le papier. Elle reconnut tout de suite l'écriture ronde et soignée de sa mère. La lettre était écrite en français : Cassiopea sut tout de suite que les nouvelles étaient mauvaises.

Cassy, ma chérie,

J'espère que tu vas bien, que tu fais attention à ta santé et que tu évites de t'attirer des ennuis comme tu as l'habitude de le faire à la maison. Pense à bien manger, surtout, je sais que tu as peu d'appétit mais tout de même, force-toi afin de ne pas avoir de soucis de santé, d'accord ?
Est-ce que Serpentard te plais ? Tu te sens à l'aise, personne ne t'as ennuyé parmi les élèves ? Je me doute que les cours te plaise, tu as toujours été curieuse de nature, et en apprendre plus sur la magie doit particulièrement te plaire. Je suis prête à parier que tes matières préférées sont la Défense contre les Forces du Mal, la Potion et la Métamorphose : tu es comme ton père, il avait le même caractère que toi lorsqu'il était plus jeune, et ces matières étaient ses favorites.

Au manoir, la vie continue. Ton père a cesser de travailler pour s'occuper des enfants et pour faire une pause, et j'ai repris mon métier - mine de rien, travailler m'avait manquer, eh oui, voilà quelque chose que je n'aurais jamais cru dire un jour. Calliopea et Calypso commencent à s'éloigner et à se laisser plus d'espace, elles ont chacune leur chambre maintenant. Elles grandissent, elles aussi, je pense que tu seras étonnée de leur changement lorsque tu rentreras à la maison ! Elles s'entendent toujours et ne se disputent pas, évidemment, alors ne te fais pas de soucis ; je sais que tu es très protective envers tes cadets, et que tu t'inquiètes énormément pour eux, mais évite de te faire du mauvais sang pour rien et concentre-toi sur ta scolarité.
Circe est très calme, depuis quelque temps : je pense que ton départ l'a fait grandir. Elle était toujours accrochée à toi, alors ça lui fait bizarre de ne plus t'avoir avec elle à toute heure de la journée, mais elle s'y fait plutôt bien, elle s'adapte. Ces derniers temps, elle dessine énormément - elle tenait à t'envoyer un de ses dessins, tu le trouveras dans l'enveloppe.
Cronos et Chiron enchainent bêtises sur bêtises, comme toi à leur âge ! Hier encore, ils ont volé les bouteilles d'alcool de ton père en pensant qu'il s'agissait de jus de fruit. Heureusement qu'on les a surpris avant qu'ils n'aient eut le temps de boire, tu imagines ?

Quant à Cepheus... Oh, Cassy, mon ange, tu ne vas pas aimer ce que je vais te dire.
Cepheus ne peut désormais plus se lever ou bouger. Il est obligé de rester au lit toute la journée, et l'on doit l'accompagner et l'aider pour qu'il puisse se laver et utiliser les toilettes. On a une infirmière à la maison depuis le début de la semaine, elle s'appelle Harmony, c'est une jeune femme fort sympathique ; grâce à elle, Ceph a retrouvé le sourire. Elle le fait lire, rire et lui joue parfois du piano pour qu'il s'endorme. Je vois bien qu'elle l'aide énormément, mais jamais elle ne te remplacera à ses yeux : tu es sa jumelle, sa grande sœur, Cepheus t'aime plus que tout et tu lui manque énormément - tu nous manques énormément, à tous.
Ton père et moi discutions avec le médicomage en charge de Ceph : il nous disait que l'on devrait emmener ton frère à Sainte Mangouste, là où les moyens nécessaires seront utilisé pour l'aider à solidifier son métabolisme et à stabiliser le peu de magie qu'il lui reste. Après cela, et uniquement après que ton frère ait retrouvé des forces, il voudrait tenter un traitement plus fort et plus dur à supporter, mais qui sur le long terme pourrait aider ton frère. Nous hésitons un peu, ton père et moi : Ceph a horreur des hôpitaux, et il devrait rester là-bas, tout seul... Mais il est si faible, si malade, Merlin si tu le voyais ton cœur se briserait. Alors je pense que nous accepterons. Cela sera dur pour lui mais nous n'avons pas le choix...

Ceph aurait voulu t'envoyer un mot, mais il est trop épuisé pour le faire. Lorsqu'il aura retrouvé des forces, je suis sûre qu'il t'enverra un roman entier ! Essaye de ne pas trop te faire de mouron, d'accord ? Je sais que la situation est grave, mais il y a toujours de l'espoir et il ne faut pas abandonner et baisser les bras. Envoie-lui une lettre très vite ; cela lui fera très plaisir et je suis persuadée que cela pourrait même lui redonner des forces.

Prend soin de toi, fait attention et envoie-nous vite de tes nouvelles. On t'aime très fort, et toute la famille t'envoie des baisers.
Maman.


Cassy replia la lettre et la serra très fort contre elle, la respiration tremblante et bruyante, les larmes aux yeux. Elle resta appuyée contre la fenêtre durant de longues minutes, tentant de prendre de grandes inspirations afin de se calmer, ravalant difficilement ses larmes. Elle tamponna ses yeux avec la manche de sa robe de sorcier, souffla un grand coup et se détendit autant que possible avant de reprendre avec plus ou moins de difficulté un masque impassible et impénétrable, ce masque qu'elle portait si bien. Puis elle se leva, essuya son uniforme, peigna ses cheveux de ses longs doigts avant de finalement quitter la volière, avec comme seul vestige de sa tristesse ses yeux encore rouges et deux larmes qui avaient fait baver l'encre de la lettre

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